La grippe aviaire
Définition de la grippe aviaire: Voir sa Fiche technique
La grippe aviaire, ou grippe du poulet, est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres (ou types) dont Influenza virus A. Celui-ci est divisé en sous-types parmi lesquels les sous-types H5 et H7.
Cette infection peut toucher presque toutes les espèces des oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle peut être fortement contagieuse surtout chez les poulets et les dindes, et elle est susceptible d'entraîner une mortalité élevée dans ces espèces.
Grippe saisonnierre
Les souches faiblement pathogénes de ce virus peuvent muter génétiquement en se propageant d'un élevage à l'autre, en particulier si les barrières sanitaires entre élevages sont insuffisantes.
A partir d'une certaine virulence, ces souches provoquent une maladie appelée l'influenza aviaire dont une des plus pathogénes est celle provoquée par le virus H5N1, susceptible d'infecter d'autres espèces animales comme le porc ou d'autres mammifèreres. On parle d'épizootie de grippe aviaire lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d'animaux à la fois dans une région donnée.
Les risques liés au virus H5N1
Sur les 15 sous-types de virus grippal aviaire, le H5N1 est le plus inquiétant pour plusieurs raisons. Il mute rapidement et il a une propension avérée à acquérir les gènes des virus infectant d'autres espèces.
Les oiseaux qui survivent à cette infection, excrétent le virus pendant 10 jours au moins, par voie orale et dans les féces, ce qui facilite sa propagation sur les marchés de volailles vivantes et par les oiseaux migrateurs.
L'homme peut lui-même être contaminé dans des conditions de promiscuité extréme avec des animaux malades, ce qui a été observé en Asie. Pour autant, le virus H5N1 n'est pas transmissible de l'homme à l'homme. Une pandémie humaine ne surviendrait que si le virus mutait pour devenir contagieux pour l'espèce humaine.
La pandémie grippale
Une pandèmie est définie comme une forte augmentation dans l'espace et dans le temps des cas de grippe avec ou sans confirmation virologique, accompagnée d'un nombre de cas graves et d'une mortalité élevée. Elle fait suite à la détection d'un virus de composition antigénique nouvelle, contre lequel l'immunité de la population est faible ou nulle. (Hannon, Euro surveillance 1998). Cette immunité de population faible ou inexistante est due à une variation antigènenique brutale, la "cassure antigènenique".
La grippe aviaire se distingue de la grippe saisonnierre, infection respiratoire aigué«, contagieuse, d'origine virale qui affecte les êtres humains. La grippe saisonnierre évolue le plus souvent sur un mode épidémique et peut toucher en France, en hiver, 5 à 15 % de la population. La grippe est responsable d'une mortalité non négligeable chez les personnes à risques non vaccinées.
Il y a en effet deux modes de variation principale des virus grippaux, l'une progressive, le glissement, l'autre brutale, la cassure :
Le glissement est du à l'accumulation de mutations ponctuelles de gènes qui provoquent des modifications mineures du virus. Cette accumulation entraîne une différence antigènenique qui aboutit à une moindre reconnaissance du nouveau virus par les systèmes immunitaires qui ont rencontré dans le passé le virus originel. Il est responsable des épidémies saisonniers et hivernales et impose le changement de souches vaccinales.
La cassure, variation antigènenique brutale majeure des protéines antigéniques de surface (hémagglutinine et quelquefois neuraminidase) du virus grippal A, donne naissance à un nouveau virus.
L'immunité préexistante ne protége pas. La cassure résulte des échanges entre souches animales et humaines, qui sont rares. Elle est à l'origine des pandémies, mais, après une pandémie, le virus circule dans l'espèce humaine, et s'installe pour induire des épidémies. La cassure est consécutive soit à un événement de rassortiment entre deux virus parentaux d'origine différente, soit à la transmission intégrale d'un sous-type de virus animal inconnu chez l'homme ou alors à la réémergence chez l'homme d'un sous-type jadis humain.